L’échec de la négociation entre les organisations syndicales et patronales le 10 avril dernier concernant la gestion des parcours professionnels des seniors remet en lumière un angle mort de la dernière réforme des retraites : la « sécurisation » des parcours professionnels de fin de carrière.
Certes la France fait figure d’exception en Europe avec un taux d’emploi des 60/64 ans de 36,2% par rapport à une moyenne européenne de 46,9%. Le gouvernement français s’est fixé un objectif d’atteinte de taux d’emploi de 65% en 2030 pour cette catégorie d’âge.
L’image de la séniorité reste encore négative dans de nombreuses entreprises qui jugent la catégorie des employés de plus de 55 ans plus inadaptée aux nouvelles technologies, trop chers et difficiles à manager.
C’est pourquoi depuis de nombreuses années, de nombreux accompagnements ont permis à nombre d’employeurs de « faire partir » nombre de leurs employés avant l’âge légal de 62 ans.
Avec l’augmentation de l’âge légal d’un côté et la diminution de la durée d’accompagnement des salariés en termes d’assurance chômage de l’autre la situation est en train de changer. Il faut ajouter la question des salariés qui entrent plus tard sur le marché du travail (Etudes) ou qui connaissent des « accidents de travail », la question du maintien des seniors en emploi est et sera une question essentielle pour les années qui arrivent.
Nous sommes tous acteurs de notre parcours professionnel et il est plus que jamais essentiel de bien connaître ses compétences et d’en acquérir de nouvelles pour gérer un parcours professionnel qui ira au moins jusqu’à l’âge 64 ans pour bénéficier d’un niveau de retraite à taux plein correspondant à une carrière complète.
Il sera aussi de la responsabilité des entreprises de gérer la population des seniors comme un élément de diversité et d’apport au sein des équipes, la présence de personnes expérimentées permet une meilleure transmission des savoirs et participe à la cohésion des équipes, elle permet aussi une meilleure compréhension des choses avec une interprétation plus fine des « signaux faibles » grâce à leur expérience.
Le bilan que nous pouvons dresser à date au sein de notre entreprise tient en trois points :
1/ Les départs en retraite de personnes très expérimentées s’effectuent souvent sans transmission des savoirs véritable ;
2/ Les élus CFE-CGC sont de plus en plus sollicités pour accompagner des employés qui, arrivés à un certain âge, ne sont « plus projetés », plus « employables » ;
3/ L’accord GEPP en place n’a pas pris en compte l’ampleur des changements décrits au début de cet article.
En conclusion, il sera essentiel qu’une meilleure gestion des parcours professionnels des seniors soit prise en compte, la CFE-CGC Michelin dispose d’un catalogue de propositions pour lesquelles nous ne manquerons pas de revenir vers vous et vers l’entreprise.