Le Groupe a récemment signé une convention avec deux prestataires de services d’investissements pour racheter 500 M€ d’actions d’ici fin novembre 2024. Ces opérations de rachat d’action serviront au financement du plan Bib Action (pour environ 1/3), aux actions de reconnaissance auprès de certains salariés via l’attribution d’actions et à soutenir le cours de l’action par effet relutif, c’est-à-dire qui augmente le bénéfice par action.
Ces rachats d’action s’ajoutent au versement du dividende, en progression de 8%, qui sous réserve d’approbation lors de la prochaine Assemblée Générale des actionnaires s’élèvera à 964 M€.
Au total, ce sont donc 1,464 Milliard d’€ qui devraient être versés aux actionnaires cette année sous forme de rachats d’action et de dividendes.
C’est un montant historique, le Groupe n’ayant jamais dépassé le milliard d’€ dans la rémunération de ses actionnaires (dividendes et rachats d’action cumulés). La barre du milliard d’€ est cette fois allègrement franchie.
Une autre façon de mettre en perspective ce montant est de le rapporter au résultat net du Groupe. On arrive à 74% du résultat net du Groupe, très au-dessus de l’engagement d’un retour aux investisseurs de 50% du résultat net. Et il se trouve que ce taux de 74% est la moyenne constatée en 2023 pour les groupes du CAC40 (source : lettre Vernimmen janvier 2024).
Les salariés ne sont pas exclus des très bons résultats du Groupe puisque les bonus Groupe et intéressement seront au plus haut. Ils bénéficieront également des rachats d’action sous forme du plan Bib Action qui pourrait réserver des conditions d’attribution d’autant plus favorables qu’il n’y en n’a pas eu l’an dernier, ainsi que des dispositions bénéficiant à l’ensemble des actionnaires.
Mais cette captation du résultat à hauteur des ¾ par les actionnaires, que l’on observe dans tous les grands Groupes, pose la question d’un capitalisme durable à l’heure où des investissements considérables sont nécessaires pour la transition climatique et où l’attente d’une certaine cohésion sociale reste forte.
Il y a à peine deux mois, nous nous félicitions de la relative modération de Michelin dans la rémunération de ses actionnaires, comparée aux pratiques du marché. Notre satisfecit n’aura malheureusement pas été durable…
Bonne info !
Est ce que vous avez les éléments pour quantifier la part qui revient aux salariés? (en dividende, en bib’action, en actions de performance?)
Sinon, est ce que vous pourriez le demander à l’Entreprise? Cela me paraîtrait important d’avoir la vision globale.
Et si on pouvait avoir l’évolution historique du % d’actionnariat salarié, et la cible que se donne la Gérance? Cela aussi, cela permettrait de mieux comprendre où on veut nous emmener…
Merci
La part de capital détenue par les salariés était de 2,2% au 31/12/2022. Cette part n’a que peu évolué ces dernières années, malgré les Bib Action. Ainsi, il y a 5 ans, au 31/12/2018, elle était de … 2,3%. En effet, les salariés sont des actionnaires comme les autres et vendent leurs actions en fonction de leurs besoins et/ou des opportunités de marché. L’objectif du Groupe est d’arriver à horizon 2030 à 4% de part du capital détenue par les salariés, ce qui implique un mécanisme de fidélisation des salariés actionnaires.