Plusieurs signes concrets montrent que la transformation du groupe Michelin vers une dynamique hors du pneu annonce des jours difficiles pour les sites industriels en France. La CFE-CGC alerte la direction des inquiétudes vécues quotidiennement par les acteurs du pneu.
La CFE-CGC demande à l’entreprise une attention particulière sur le sujet de la réactivité et d’ouvrir une réelle négociation pour tous les sites en se servant des benchmarks ayant déjà fait leur preuve sur les sites en qui sont déjà dans ce mode de fonctionnement. Nous demandons aussi l’ouverture d’une discussion sur les rythmes horaires de travail postés pour les rendre plus attractifs et compétitifs et surtout motivants pour le personnel déjà en poste .
Quels sont les signes ?
- Baisse des volumes pour certains sites et hausses pour d’autres avec une visibilité très court terme, ce qui devient très compliqué pour la gestion des effectifs. Fermetures partielles des sites en baisses de volumes pour régulation des stocks, ouvertures supplémentaires des calendriers collectifs pour les sites en hausses de volumes pour permettre de livrer les clients.
- La flexibilité à ses limites, lors de baisses de volumes, les directions de sites imposent des fermetures d’usines et obligent les salariés à s’adapter en positionnant des congés sur ces fermetures. Lors de hausses de volumes les sites doivent ouvrir des jours supplémentaires au calendrier collectif pour le moins pire des cas ou de faire appel aux volontariats pour faire des heures supplémentaires.
- Les sites qui subissent ces fermetures s’inquiètent de la gestion imposée par de l’activité partielle qui devient depuis 2020 un mode de gestion habituel de flexibilité et réactivité subit par les salariés. Depuis 2020 ce mode de fonctionnement perdure et devient un stress permanent pour les salariés. A contrario les sites qui doivent avoir recours aux heures supplémentaires régulières se posent aussi beaucoup de questions et commence à fatiguer de subir ces coups d’accordéon de production. Sans pour autant donner des signes de fidélisation envers les salariés précaires.
- Les sites que se sortent le mieux de cette flexibilité sont ceux qui pratiquent de la réactivité et qui n’ont que très peu recours à de l’activité partielle, car la fin d’année reste très flou !
- Il faut aussi mettre en avant l’empreinte carbone dans tous ces volumes irréguliers et incontrôlés, car une grande partie des expéditions se font par dépannage aériens !
- Un absentéisme qui augmente sur la plus part des sites pour des arrêts maladies de courtes durée choses inhabituelles.
- Des démissions de membres des ED avec des personnes qui étaient de purs Michelin après des dizaines d’années au sein du groupe. Nous subissons une vague importante de départs, ces démissions interpellent tous les salariés et surtout commence à inquiéter.
- Des démissions conjoncturelles aussi sur les postes COCA avec ce plan mobilité les COCA qui restent se voient reprendre des fonctions complémentaires et surtout des missions nouvelles qui ne sont pas toujours associées à un plan de formation avant les prises de fonctions.
- Des démissions conséquentes sur des postes d’agents de production sont aussi à déplorer. Le plan de compétitivité que nous sommes en train de vivre ou « subir pour certain » depuis 2020 voit malheureusement une accélération de ces démissions car les personnes ne souhaitent pas « subir » ces différents changements de forfaits horaires à la baisse (5×8 vers 3×8 voire même 2×8 en l’espace de 5ans). Les jeunes générations ont une autre vision du travail, le travail posté n’est pas une priorité pour leur épanouissement professionnel.
- L’entreprise annonce depuis plusieurs années qu’elle travaille sur une amélioration de ces conditions horaires de travail pour les personnes postées, des questionnements et études ont déjà été travaillés sans retour auprès des principaux acteurs des ses conditions de travail et sans même avoir réellement intégré ces mêmes acteurs lors des réflexions.
- Il faut donc augmenter la polyvalence des personnes sur les postes de production en investissant sur des formations par tutorat en y intégrant des personnes en fin de carrière qui ne demanderaient pas mieux d’ accompagner ces formations et surtout de transmettre leur savoir faire.
La CFE-CGC participe aux négociations sur la « Gestion de Emplois et des Parcours Professionnels ». Dans le contexte décrit ci-dessus de fortes tensions dans l’activité industrielle, et, au-delà, de questionnements légitimes quant à l’avenir de la fabrication de pneumatiques dans le modèle économique du Groupe, la CFE-CGC sera aux côtés de tous les salariés en France pour assurer la pérennisation de leur employabilité et la défense de leurs droits.