Délocalisation des emplois tertiaires : inquiétude sur les motivations

Depuis quelques années, l’entreprise a entrepris de délocaliser des services supports basés en France vers Bucarest en Roumanie. Les premiers métiers à être concernés ont été des services de type Administration des Ventes, Facturation client, gestion des pneus d’essai. Les mouvements continuent et concernent maintenant des métiers plus sensibles et plus qualifiés comme la gestion des contrats commerciaux clients (déjà en place) et des projets en cours concernant les métiers comme le contrôle de gestion ou le service paye.

Cette stratégie pose de nombreuses questions :

• Vous devrez d’ici quelques mois vous adresser à de futurs collègues basés à Bucarest quand vous aurez besoin de support à la lecture de votre bulletin de salaire, pourrons nous compter sur la même qualité de service avec le même niveau d’expertise ?
• Le niveau de Responsabilité des postes concernés est de plus en plus élevé avec comme conséquences de diminuer l’employabilité pour les populations concernées et de ruiner les évolutions potentielles des NR inférieurs. Quelle gestion des emplois l’entreprise propose-t-elle ? Plus l’Entreprise supprime de postes collaborateurs et cadres de P à M, moins elle favorise la notion de parcours. Au risque de favoriser uniquement les salariés issus de grandes écoles ? Au risque de se priver d’expertise et d’expériences ? qui contribuent au progrès de l’entreprise pourtant.

Bien entendu, nous n’avons pas de réponses satisfaisantes si ce n’est que Bucarest va devenir un centre d’expertise européen pour tous les métiers cités dans cet article et qu’un accompagnement des salariés français – qui verraient leur poste supprimé – sera mis en place. Vos élus resteront vigilants pour que ce ne soit pas qu’une obligation de moyens mais aussi de résultats.

Cynisme ou hypocrisie ? les deux peut-être :

• Cynisme en pratiquant de la délocalisation « à bas bruit » sous couvert de réorganisation ou d’efficacité. Imaginez un seul instant que tous les postes qui sont et vont partir en Roumanie aient été effectué en une seule fois, l’entreprise n’aurait pas pu éviter une communication négative. Chose qu’elle déteste car elle doit protéger son image d’entreprise « préférée des Français »
• Hypocrisie en expliquant à vos élus que les clients internes et externes bénéficieront d’un meilleur service avec des pôles de compétences basés à Bucarest, pourquoi pas à Clermont-Ferrand ?
• Cynisme et hypocrisie quand l’entreprise se targue de pratiquer des salaires décents et fait la une des JT et des journaux en oubliant d’expliquer qu’elle cherche à les verser dans les pays à plus bas coûts en termes de masse salariale.
• Cynisme et hypocrisie en martelant la stratégie des 3P quand tout nous ramène au P de Profit.

Nous sommes tous concernés ! Nombre de nos métiers tertiaires sont délocalisables surtout avec l’essor du travail à distance. Plus que jamais, vos élus CFE-CGC sont à vos côtés pour vous accompagner.

En conclusion, citons le Narratif numéro 2 « MICHELIN sera toujours MICHELIN », oui mais avec un minimum d’emplois en France y compris les emplois tertiaires.