Le Comité Groupe France du 30 juin a été l’occasion pour la CFE-CGC de remonter la problématique du recrutement en industrie. La sortie de crise COVID, avec une demande de production plus rapide et brutale qu’anticipé, amène l’entreprise à lancer des campagnes de recrutement sur ses sites industriels.
Le constat est partagé mais amer : peu de candidatures, des difficultés à recruter et même à fidéliser des salariés devenus plus exigeants. La crise a modifié le rapport au travail de nombreuses personnes qui aspirent à un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée, sont en quête de sens et attendent une rémunération à la hauteur des inconvénients de leur activité professionnelle (contraintes horaires, contraintes physiques, déplacements, possibilité de télétravailler…).
S’y ajoute une forte concurrence sur le marché du travail du fait d’une reprise générale de l’activité et d’un besoin en personnel élevé dans presque tous les secteurs.
La formation s’est également compliquée : de nombreux salariés très expérimentés ont quitté l’entreprise ces cinq dernières années et notre pyramide des âges affiche un creux important sur la génération suivante. Ces salariés très engagés assuraient un rôle de tuteur et incarnaient une exemplarité précieuse pour l’intégration des nouveaux embauchés.
Afin de permettre aux offres d’emploi de l’entreprise de retrouver leur attractivité, la CFE-CGC incite l’entreprise à retravailler l’organisation du temps de travail et notamment d’assouplir les horaires (3X8 en usines avec par exemple une équipe C fixe de volontaires, facilitation du télétravail…) et de rééquilibrer le ratio salaire / part variable afin de rendre la rémunération plus compétitive et plus en phase avec les attentes et les besoins des salariés. Nous appelons aussi l’entreprise à travailler sur la transmission des compétences, notamment en valorisant les rôles de tuteurs, moniteurs, référents…
Jean-François Landemaine, Délégué Syndical Bourges et secrétaire Comité Groupe France.
bonjour
sujet très important et pour lequel on a surement besoin d’évoluer par rapport à un état d’esprit que j ‘ai déjà rencontré et qui se traduit par certaines phrases comme:
« une fois formé les gens partent chez les voisins »
pondéré parfois par « mais ca fait partie de notre role social » ou encore « on ne va pas monter les salaires pour les garder »
contredit aussitot par un « oui mais former les gens ca coute cher »
ou encore
« on a trop de turn over sur certains métiers, les gens ne sont plus formés ou il y a des trous dans les effectifs »
a un moment il faut
-soit réviser ses priorités (limiter le turn over et les vacances de poste) »
– soit assumer ses priorités (payer moins que la concurrence parce que c’est notre standard) mais en accepter les conséquences, et les faire accepter a tous les niveaux, cela incluant peut etre de la réorganisation, des renoncements, une baisse de rendement, des arrets de machine;
on ne peut pas etre dans l’injonction contradictoire éternellement, soit ce qui est gagné a plus de valeur que ce que ca coute de ne pas faire ou faire mal, soit pas.