Négociation salaires 2023 : résultats

La négociation « NAO salaires » vient d’avoir lieu et nous avons porté les revendications dont nous vous rappelons la synthèse :

Rémunération fixe

​Nos revendications portaient sur un budget de 7,3% pour toutes les catégories, dont 4,8% sous forme d’AG et 2,5% sous forme d’AI dans un contexte de forte inflation (6% sur 12 mois glissants selon l’INSEE).  Nous avions également demandé: une clause de revoyure et une anticipation des versements au mois de mars.

Rémunération variable et benefits pour tous les salariés

​Face à une forte baisse attendue des rémunérations variables (entre –50% et – 60% selon nos estimations), nous avons demandé l’activation au maximum du critère d’ajustement des gérants, une révision du mode de calcul de la rémunération variable ainsi que des avancées sur les benefits (PEE, PERCOL, Cesu, mutuelle) et une refonte de la rémunération variable agents, qui ne remplit pas suffisamment son rôle.

Après plusieurs étapes de négociation, la synthèse des propositions salariales de l’entreprise est la suivante :

en rose, les éléments que nous avons fait évoluer

L’entreprise élargit les écarts possibles à la médiane marché pour permettre des augmentations de salaires jusqu’aux positions marché à 120%, pour toutes les catégories.

Notre première analyse

Côté face, nous n’avons pas été entendus sur le principe d’une AG pour toutes les catégories et le budget obtenu n’est pas à la hauteur de nos attentes et de l’inflation. ​
Nous regrettons également une asymétrie d’attentions entre les actionnaires dont le dividende devrait progresser de 15% selon le consensus des analystes financiers et les salariés dont la rémunération variable sera en fort recul cette année. ​

Côté pile, la CFE-CGC a fait bouger les lignes en apportant des propositions argumentées et étayées. Il y a eu de véritables échanges. Nous avons obtenu des budgets significatifs et homogènes pour l’ensemble des catégories. L’entreprise a accepté une clause de revoyure en cas d’évolution significative du contexte inflationniste.

L’entreprise accepte d’ouvrir une réflexion sur l’évolution de la mutuelle et sur la refonte de la RVA (rémunération variable agents).

Les efforts des organisations syndicales ont permis d’obtenir une prime pouvoir d’achat de 700€ pour les salariés dont les rémunérations annuelles sont inférieures à 50 000€ (primes, avantages en nature et bonus inclus). Cette prime sera exonérée de charges sociales et d’impôt sur le revenu.

La CFE-CGC réunira ses militants avant fin janvier pour décider de la suite à donner à cette proposition. Pour rappel, l’entreprise peut décider d’appliquer (ou pas) sa politique salariale sans nécessairement obtenir de signature des organisations syndicales.

L’équipe de négociation CFE-CGC

7 réponses à “Négociation salaires 2023 : résultats”

  1. Collab positif dit :

    Je voulais vous remercier pour vos négociations : prise en charge frais de transport augmentée, augmentations 2023, prime inflation.
    C’est vraiment bienvenu. J’imagine que cela n’a pas été simple.
    Encore MERCI à vous tous !

  2. David dit :

    Pourquoi ne pas utiliser la prime dans la limite de l’exonération et la donner à tous les salariés ayant perçu moins de 3 Smic Annuel. Nous avons eu de très belles parts variables en 2022 et de ce fait un nombre important de salariés n’auront pas les 700 € de primes. Je trouve cela dommage de ne pas utiliser un système dans sa globalité…

    • Laure TRINCAL dit :

      Bonjour,
      merci pour ces suggestions qui alimenteront nos préparations des négociations à venir, notamment en cas de clause de revoyure.
      Sur les systèmes à exonération, on pourrait aussi arguer qu’elles privent nos caisses de retraite et de sécurité sociale de fonds, alors qu’on nous justifie par exemple la réforme des retraites par des « déficits projetés ».
      Tout système comporte ses inconvénients.

  3. Pascal dit :

    Vous avez réussi à permettre à nous cadres un peu oublié depuis quelques temps d’avoir une augmentation correcte je regrette que l’entreprise ne donne pas une augmentation générale pour les cadres cela aurait permis de garantir un minimum à chacun
    Nous avons tous besoin de revalorisation salariale

  4. Coler dit :

    Le P de People est encore piétiné pour mieux servir les actionnaires. Clairement pas au niveau attendu, notre engagement sera a la hauteur de la reconnaissance

  5. Un cadre de la population I/J/K dit :

    Bonjour,

    Merci pour ce retour et votre travail.

    J’ai quelques remarques et questions/propositions:
    – Quid des médianes et des positions médianes Michelin ? On se souvient du retour de congés en Février 2022 où les médianes marché avait baissé de 2pt donc nos positions médiane étaient miraculeusement remontées de 2pt. Pour 2023, au regard des politiques salariales des autres entreprises en 2022, ne devrait-on pas s’attendre à voir une remontée forte des médianes marché donc une baisse de nos positions ? Quid de l’entreprise sur ce sujet et y aura-t-il toujours un alignement de Michelin à minima sur le marché ?

    – Je trouve bien de parler symétrie des attentions avec l’évolution de la part actionnaire vs salarié. Un benchmark et positionnement avec les pratiques de autres entreprises du CAC40 serait-il possible ?

    – Enfin, durant ces négociations, avez-vous ressenti l’entreprise sensible aux gros effets de bords générés par les recalages médianes des années précédentes (et leur critères on/off) et le risque de démotivation/engagement fort d’une partie des cadres laissé(e)s pour compte. Un plan d’action est-il prévu pour gérer ces situations au cas par cas ?

    Encore merci pour votre engagement à porter notre voix.

    • Laure TRINCAL dit :

      Bonsoir
      Les médianes seront connues en février. A noter que les compléments d’augmentation ne sont comptés pour 2022 que s’ils ont été versés avant juillet.
      Il n’y a pas de « budget alignement » prévu mais l’entreprise a démontré qu’elle avait réalisé le réajustement jusqu’au bout.
      Nous avons fait de nombreux benchmark avant d’aborder la négociation. Nous vous mettons en relation avec notre pôle finance.
      Votre dernière question appelle un premier élément de réponse : la médiane est bien la « ligne » qui sépare la « population » en deux moitiés égales en effectif.
      Ce n’est donc pas un minimum garanti. L’entreprise reconnaît quelques maladresses dans le déploiement des ajustements et va recommander aux managers d’utiliser leur libre arbitre pour moduler la politique salariale avec discernement.
      Un budget plus important donne plus de latitude.
      Nous pouvons poursuivre cet échange en privé si besoin.

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