Un accord d’intéressement mi-figue, mi-raisin

La CFE-CGC choisit la responsabilité en signant par défaut le nouvel accord d’intéressement. Cet accord signé pour 2 ans est en demi-teinte car il oscille entre :

Le précédent accord d’intéressement (2019-2022) ayant atteint son terme, l’entreprise nous a proposé un nouvel accord d’une durée plus courte (2023-2024) en raison des incertitudes pesant sur le versement d’une éventuelle participation. Rappelons que les comptes de la MFPM ont été durablement affectés par les multiples restructurations (fermeture La Roche-sur-Yon, projets Veygoux et Adapt) et n’ont donc pas permis le versement d’une quelconque participation. L’entreprise espère y voir plus clair dans 2 ans et se mettre en position de verser une participation aux salariés français.

L’objectif principal de ce nouvel accord était de corriger les inégalités de traitement entre sites et Central et entre catégories. Ces inégalités résultent du précédent accord et de l’évolution des masses salariales sur les sites et en Central depuis trois ans. C’était une discussion très technique, avec 3 variables d’ajustement. Le résultat de l’accord proposé est un rééquilibrage en faveur des sites et notamment des agents. Mais c’est un jeu à somme nulle puisqu’on distribue la même enveloppe (5,65% de la masse salariale) mais différemment. Résultat : des gagnants et des perdants. Et parmi les perdants figurent plusieurs milliers de cadres. A l’heure où ces même salariés constatent un recul de 45% de leur bonus Groupe et équipes malgré un résultat net historique, ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle.

Il eût été possible de corriger les inégalités sans faire aucun perdant en augmentant – selon nos estimations – d’un point l’enveloppe, en la passant donc à 6,65% de la masse salariale, soit environ 10 M€ supplémentaire.  Ce budget aurait pu être pris sur les bonus équipes et bonus Groupe, pour lesquels les salariés ont moins de leviers individuels (ex Free Cash Flow, réduction des émissions de CO2 dépendantes des investissements). L’instauration des objectifs sur catalogue a accentué en Central ce sentiment d’éloignement pour les salariés quant à leur capacité à influencer sur les objectifs retenus. Faire progresser le pourcentage de l’intéressement aurait été facteur de davantage d’engagement des salariés.   

Cette revendication de grossir l’enveloppe a été portée par l’ensemble des organisations syndicales. Elle a été refusée par la Direction au nom de la sacro-sainte compétitivité et au fait que certains salariés percevraient selon la direction déjà trop de variables. Ce refus est difficilement compréhensible car les sommes versées au titre de l’intéressement ouvrent droits à l’exonération des charges sociales et des avantages fiscaux, contrairement aux primes variables et Groupe.

Comme il y a 3 ans, la CFE-CGC s’est trouvée face à ce dilemme : soit signer un accord qui ne lui convient pas, soit ne pas signer cet accord et priver les salariés d’un possible intéressement. Entre deux maux, la CFE-CGC a choisi la responsabilité et sera donc signataire par défaut de cet accord.
Nous demandons que les deux ans qui viennent soient mis à profit pour revoir l’équilibre global Bonus Groupe / bonus équipes / intéressement. L’équité revendiquée sur l’intéressement n’a de sens que si elle s’applique à l’ensemble de la rémunération variable. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. 

L’équipe de négociation CFE-CGC.

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