Critères Bonus Groupe : à quand de la stabilité ?

A retenir : des objectifs Groupe autour des 3P en évolution constante.

Les critères Bonus Groupe pour 2023 viennent d’être publiés. On constate une nouvelle fois des modifications concernant les indicateurs et/ou leur périmètre.  La CFE-CGC reconnaît l’intérêt d’avoir des objectifs autour des 3P mais demande une stabilisation de ces objectifs. Elle revendique aussi des objectifs en lien avec la capacité du plus grand nombre à agir pour l’atteinte de ces objectifs.
 
Sur le Free Cash Flow, on passe du cash Flow libre structurel au cash Flow libre avant acquisitions. Malgré les efforts de la communication, seuls les experts en finance (et encore…) sont en mesure d’apprécier la portée de ce changement. On observe que le niveau fixé à 1,6 Milliard d’€ est cohérent avec les niveaux d’atteinte réalisés entre 2019 et 2021. Toutefois, l’exemple de 2022 a montré qu’une large partie des salariés est démunie pour influer réellement sur cet indicateur. C’est un indicateur majeur pour l’entreprise, encore faut-il que le maximum de salariés puissent y contribuer. 

De même, constatant la difficulté de mesurer sur le Scope 3 les émissions liées aux transport amont (« un outil à mesurer les dinosaures » selon les propres termes de Florent Menegaux dans un échange vidéo avec les salariés), le Groupe a revu le périmètre de suivi en ne retenant que les scopes 1 & 2. Ca va certes dans le sens de la simplification mais le passage de valeurs brutes de 3,5 Mt/an à 2,16 Mt/an a pu en déboussoler plus d’un.

Enfin, le critère d’ajustement des Gérants demeure. Bien qu’il ait été toujours été utilisé au bénéfice des salariés (en 2020 et en 2022 notamment), il n’en demeure pas moins un critère potestatif en droit français, c’est-à-dire à la main d’un très petit nombre de personnes. Ce qui pourrait entrainer un jour une contestation d’une organisation syndicale belliqueuse.

Depuis 2019 et l’introduction de la variable à 3 étages – Bonus Groupe + bonus équipes + intéressement -, le système change chaque année, entre ajout de nouveaux critères et/ou changement de périmètre. Ces changements partent d’une intention louable mais deviennent sources de confusion. Ils n’aident pas à l’appropriation par les managers et les salariés de ces objectifs.